TOYOTA, 19.11.2007

Alain Prost: "Toute l’équipe à la conquête d’un deuxième succès"



Cinquième saison sur Toyota et deuxième au volant de la Toyota Auris pour le lauréat du dernier Trophée Andros, qui défendra son titre, animé par un solide esprit d’équipe.

Lorsqu’on évoque la saison dernière, ce sont vos 7 victoires et le titre qui vous viennent immédiatement à l’esprit?
Surtout le fait que nous ayons réussi une saison pleine, agrémentée des trois satisfactions suivantes: le team Toyota a révélé une extraordinaire cohésion, nous avons été performants partout, et l’équipe a démontré une totale maîtrise, confrontée à toutes les conditions de glace. Nous n’avons jamais été ballottés par les événements. A chaque fois, nous savions où nous allions. Il nous est arrivé d’en sacrifier un peu ici pour en gagner beaucoup au moment le plus opportun. La crête d’efficacité du pneumatique imposant le plus souvent une stratégie très fine. Il faudra savoir reproduire ce schéma si l’on veut conquérir un deuxième titre. Peut-être même mieux maîtriser encore les conditions extrêmes, lorsque le terrain se dégrade, les bosses apparaissent, les ornières se creusent. Sans pour autant compromettre l’équilibre de la voiture…

Le moment le plus fort en 2006-2007?
Je répondrai: les moments les plus forts, qui correspondent à trois de mes sept victoires 2007: la 2e course d’Isola 2000, la 1e de Serre Chevalier le week-end suivant, et la 1e de Super Besse… avec 60 kg de lest à bord!

Votre objectif maintenant est de défendre votre titre?
C’est effectivement l’objectif, mais je ne vais pas trop y penser, je préfère aborder ce Trophée Andros une course après l’autre. Je me battrai bien sûr pour être à nouveau champion, mais si c’est Olivier Panis qui prend l’avantage, eh bien je considèrerai l’intérêt de l’équipe en premier. Oui, je vais jouer le titre, oui, je vais tout faire pour être compétitif, mais il est sûr que nous allons nous bagarrer avec Olivier, avec Jean-Philippe Dayraut et avec tous les autres.

Le fait de l’avoir gagné modifie t-il votre approche du Trophée Andros?
Je ne vais pas l’aborder différemment. Tout dépend de la philosophie qui vous anime: si remporter un titre est le but ultime, ou si l’on vient pour être compétitif sur la glace, ce qui a toujours été ma motivation première. Or, cette discipline est extrêmement compliquée, parfois même déroutante. Un pilote peut dominer à l’instant T et se retrouver très loin un ‘run’ plus tard. Le challenge qui m’anime est d’être performant dans toutes les conditions, et de continuer à progresser.

Vous en êtes déjà à votre cinquième saison avec Toyota!
J’éprouve une grosse satisfaction d’avoir participé victorieusement au lancement de la nouvelle Toyota Auris. C’est un honneur de bénéficier de la confiance du premier constructeur mondial, et je remercie Toyota France de sa fidélité à mon égard. Nous sommes partenaires, mais nous sommes aussi amis, et c’est un plaisir de défendre leurs couleurs. Je me sens bien dans cette équipe, et je ne vous étonnerai pas en vous disant qu’une complicité parfaite s’est établie avec Richard Tur, le directeur technique du team Toyota Tork Engineering. Je me suis toujours très bien entendu avec mes différents ingénieurs, et encore plus avec Richard. Avec lui, nous allons de l’avant, c’est toujours positif, et même lorsque la réussite n’est pas là, il n’y a jamais aucune trace d’amertume. Il possède cette dose de psychologie qui arrange tout, quelles que soient les circonstances.

Vous partez avec les mêmes équipiers…
Olivier fait mon bonheur. Avec un garçon comme lui, je sais qu’il n’y aura jamais de problème, et en plus, on rigole bien ensemble. C’est un ami. Bertrand vient cimenter notre groupe de manière idéale. C’est un atout supplémentaire, car il nous fait bénéficier de son expérience de la glace. Avec lui, Olivier possède un équipier précieux. Il y a une véritable complicité entre les pilotes dans le team Toyota.

Donc, on ne change pas une équipe qui gagne?
Même lorsqu’on a bien travaillé, il faut toujours chercher comment on peut faire encore mieux, conformément au principe d’amélioration continue, «kaizen», cher à Toyota. Nous avons gagné une fois avec la Toyota Auris, il s’agit maintenant de réunir encore plus d’atouts pour gagner une deuxième fois. Comme l’explique Richard Tur par ailleurs, nous avons cherché à optimiser des détails aussi bien au niveau du moteur Lexus que du châssis. Nous procédons par petites touches, comme il convient de le faire dans une telle discipline.

Quand avez-vous commencé à vous préparer pour ce Trophée Andros?
J’y ai surtout repensé en septembre. Les premiers froids vous remettent tout de suite dans le bain! Toyota France ayant décidé très tôt de défendre le titre, Richard et moi-même avions déjà pu réfléchir à cette nouvelle saison. Au terme de la précédente, nous avions d’ailleurs pensé au développement ultérieur de notre Toyota Auris. Les choses ont donc suivi normalement leur cours, même si, depuis septembre, la préparation a été peaufinée au niveau des détails.

Comment va votre pied gauche, depuis l’intervention chirurgicale du 24 septembre dernier?
Au début, je ne pouvais pas marcher longtemps, mais c’est tout, il n’y a pas eu de rééducation à proprement parler car l’articulation n’était pas en cause. Il s’agissait simplement d’éliminer des fragments d’os qui me procuraient une gêne. Tout cela remontait à mon accident du Grand Prix de Monaco, le 23 mai 1982 (2), dans lequel j’avais subi deux fractures aux gros orteils. Mais le Professeur qui m’a opéré à Cochin était un crack et je serai en possession de tous mes moyens sur l’Andros.

En 2008, le Trophée retrouve le Stade de France. Peut-on espérer y voir Alain et Nicolas Prost équipiers sur la Toyota Auris?
Pourquoi pas? Cela dépendra de son emploi du temps. Nicolas a effectué des essais sur la Toyota à Val Thorens en mars dernier, et il s’en est plutôt bien tiré. De là à se présenter de but en blanc sur un anneau, il y a un pas… Courir sur un anneau de glace est un exercice assez spécial, je l’ai fait trois fois et je n’ai jamais réussi à gagner. J’aimerais bien remporter la Super finale au Stade de France. Ce n’est pas un challenge sportif à proprement parler, mais ce serait la finition idéale, dans le cas où nous gagnerions à nouveau le Trophée.

Communiqué de presse Toyota



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