Nicolas, quel bilan tirez-vous de votre expérience de titulaire en A1GP avec le A1 Team France?
Comme souvent, il y a du positif et du négatif à retirer de cette saison. Côté positif, j'ai pu montrer que j'étais capable de jouer les premiers rôles à Chengdu (Chine), Kyalami (Afrique du Sud) et Brands-Hatch (Grande Bretagne). Nous arrivions à suivre le rythme des meilleurs, ce qui est encourageant pour une première année. Côté négatif, nous n’avons pas obtenu beaucoup de résultats probants, parfois à cause d'erreurs de ma part, parfois à cause de problèmes mécaniques dont l'équipe n'était pas responsable. Je n'aime pas trop parler de chance, mais il faut dire que nous n’avons pas connu énormément de réussite à certains moments!

La voiture, conçue par Ferrari, est-elle compétitive par rapport à l’ancienne?
Honnêtement, Ferrari a fait un boulot fantastique avec cette monoplace. Ce constructeur découvrait un nouveau rôle en fournissant des voitures monotypes, et le résultat est excellent. Même si les voitures ont connu quelques soucis de fiabilité, ce qui est normal à ce niveau de performance, Ferrari a pu y remédier rapidement. De plus, le niveau de compétitivité de la voiture est très bon. Je suis sûr qu’il va encore beaucoup progresser durant l’intersaison.

En saison 4, l'équipe a semblé marquer le pas par rapport aux saisons précédentes. Pourquoi?
Je pense que plusieurs facteurs expliquent cette situation. Tout d'abord, avec l'arrivée de la nouvelle voiture, le niveau du championnat a énormément progressé et des pilotes de plus en plus rapides ont été attirés par cette compétition. Ensuite, changer de pilote en milieu de saison n'est pas idéal. J'ai aussi un peu souffert du manque d'expérience. Mais il ne faut pas confondre manque de résultat et manque de compétitivité, avec un peu de réussite, nous aurions pu accrocher au moins deux podiums.

Au final, donc, les performances sont encourageantes pour la prochaine saison...
Brands Hatch était très encourageant, parce que nous avions le rythme pour gagner. Nous avons bien travaillé ces dernières courses, nous avons appris de nos erreurs. A présent, nous disposons d’une bonne base pour l'avenir. Pour l'instant rien n'est fixé pour le futur, mais le courant passe très bien entre l'équipe et moi à tous les niveaux. Le championnat est extrêmement relevé et il faudra travailler dur pour être devant. Les équipes qui gagnent ont montré qu'il fallait de la stabilité pour jouer le championnat.

Votre actualité, c'est aussi le championnat LMS. Vous serez à Spa- Francorchamps ce week-end, dans le prototype LMP1 de l'équipe Speedy Racing Sebah. C'est un autre challenge?
C'est un challenge complètement différent, mais tout aussi excitant, avec d'autres paramètres à prendre en compte. Les deux programmes se complètent très bien.

Quelles sont vos ambitions pour la saison de LMP1?
Le niveau est très relevé, mais je serais vraiment déçu si nous n'arrivions pas à jouer les premiers rôles dans toutes les courses de LMS. Ensuite, l'objectif est aussi de terminer sur le podium au championnat.

Dans peu de temps, vous vous alignerez aux 24 Heures du Mans. Est-ce une course importante à vos yeux?
C'est une course mythique et elle représente énormément pour moi. Je suis impatient d'y être et j'espère que nous y disputerons une course solide. Ensuite, il est difficile de savoir exactement à quel niveau nous pourrons nous battre.

Enfin, le championnat A1GP fait-il partie de vos priorités pour la prochaine saison?
Pour un pilote, la monoplace reste le plaisir ultime. L'A1GP est aujourd'hui un des seuls championnats de monoplace professionnel attirant, avec la F1 et l'IndyCar. J'aimerais vraiment poursuivre avec le Team France, construire quelque chose à moyen terme et essayer de remporter le titre. Ce sera à l'équipe de décider avec quel pilote elle désire s'investir, mais avec l'évolution de la discipline, il sera obligatoire de miser sur une certaine stabilité pour jouer les premiers rôles.