Copyright by La Côte / Denis Terrapon
(With friendly allowance of Denis Terrapon)

"Compte tenu de la nouvelle configuration des Formules Renault, mais aussi de mon inexpérience au sein de cette catégorie, je devrai attendre la première échéance pour me fixer un objectif précis", nous avait confié Nicolas Prost cet hiver. Classé 13e et 7e sur 31 au terme des courses de l’étape initiale qui s’est déroulée ce week-end à Nogaro, le Nyonnais de 22 ans peut désormais se montrer ambitieux. "Je tenterai de terminer dans le Top 10 (il est pour l’heure 9e) au soir du septième et dernier rendez-vous de la saison. Fort de son précieux vécu de kartman, mon ami et coéquipier du Team Oreca, Laurent Groppi, vise, lui, une 6e ou 5e place au général. Mais s’il est actuellement meilleur que moi de deux dixièmes au tour, j’entends grignoter cet écart assez rapidement!"
Dans le Gers, le fils du quadruple champion du monde de F1 dit être bien parti lors de la manche de dimanche. "A l’appel du troisième virage, un adversaire m’a violemment percuté à l’arrière et considérablement freiné.J’ai recollé au peloton de tête en doublant deux participants. Trop prudent, j’ai effectué les quatorze boucles suivantes dans la roue du 12e, alors que j’étais «plus vite» que lui. J’ai toutefois appris et pris confiance."
Lundi de Pâques, le circuit Paul-Armagnac était plein comme un œuf. Et «Nico» n’a pas posé de lapin aux 35 000 spectateurs. "J’ai de nouveau démarré en trombe et, malgré une touchette dans la même courbe que la veille, je suis resté au contact avec les bolides de devant et passé de 12e en 10e position. Puis, à cause d’un accident, nous sommes repartis groupés derrière une «safety car». En tant que bleu, je n’avais jamais vécu cela! Et sur le coup, j’étais un peu vert. Mais plus régulier et entreprenant que le jour précédent, j’ai gagné ensuite quatre rangs et me suis longtemps battu avec Pierre Ragues (6e) et Julien Falcini Julian (8e). Figurer entre ces deux participants au classement final est aussi satisfaisant qu’encourageant", poursuit celui qui a terminé 10e du championnat de Formule Campus en 2003, à l’occasion de ses débuts en compétition.
"Chez les Campusards, les départs étaient trois fois moins chauds. En revanche, mes rivaux étaient plus «vicieux». Les pilotes de Formule Renault, qui ont davantage de pratique, ne se gênent pas pour barrer la route, mais sans manœuvres antisportives. Espérons que ça durera! L’atmosphère est également différente dans cette classe supérieure. J’ai aujourd’hui une équipe de pros qui me soutient et envers laquelle je me sens investi d’un devoir de résultats. Bien que les modifications faites sur la boîte à air en 2004 aient augmenté la puissance de la voiture, sa conduite n’est pas si violente qu’on le dit. Comme il est autorisé d’apporter des réglages à ce monotype, nous avons amélioré certaines choses. D’autres changements seront sûrement opérés d’ici à l’épreuve du Vigeant, agendée mi-mai. Cet tracé étant relativement technique, les vitesses moyennes seront inférieures à celles de Nogaro".
Cette année, ses gommes ont déjà chauffé à deux reprises sur la piste du Val de Vienne. "Mais beaucoup y ont aussi réalisé des séances d’essais, alors le niveau promet d’être très élevé.

Il retire déjà des bénéfices du coaching de son père Alain

Appelé à coacher cette saison les pilotes du Playstation Junior Team Oreca, Alain Prost n’était présent à Nogaro que lors des séances d’essais libres. "Il en ira de même par la suite, car je suis quelqu’un qui n’aime pas être trop entouré dans mes phases de concentration", explique son fils aîné Nicolas. "L’approche d’une course diffère selon les concurrents et c’est d’ailleurs pour cela que le vécu de mon père n’est pas profitable dans ce domaine. Ses quatre titres mondiaux de Formule 1 ne lui donnent pas non plus réponse exacte à tout en matière de réglages, mais il nous apprend des méthodes de travail qui ont déjà porté leurs fruits ce week-end, en qualifications comme en compétition. Sur ses conseils, nous effectuons désormais des contre-tests même si nous sommes sûrs d’avoir pris la bonne option. Et ce n’est qu’un exemple!"

Denis Terrapon