AUTOSPORT, 20.02.1997

Alain PROST nous livre ses réflexions concernant
sa nouvelle équipe et ses espoirs pour l'avenir.



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Est-ce que ce n'est pas contrariant d'attendre qu'Eddie Jordan se décide à accepter le changement du nom de votre équipe?
Evidemment que c'est contrariant, parce que sans cette autorisation, il ne nous est pas possible de finaliser notre contrat, et tout le travail que nous avions fait jusqu'ici n'aurait servi à rien. Je lui en serais reconnaissant, parce qu'il a compris depuis le début que c'était une bonne chose pour la Formule 1. Nous avons indiqué contractuellement qu'il lui était possible de négocier avec Peugeot pour 1998. Donc rien n'est fait. Ce qui ne veut pas dire que rien ne va se faire.

Mais ce ne serait pas forcément une bonne chose pour vous que Peugeot élargisse ses partenariats?
Si Peugeot décide de travailler pour deux constructeurs, cela veut dire qu'ils vont faire d'énormes efforts, et investir beaucoup d'argent. C'est leur choix.

A combien peut on estimer une équipe nationale?
Ce n'est pas une équipe nationale, ni politique, c'est une équipe privée. C'était vraiment important de constater que le gouvernement était très enthousiaste concernant notre projet, surtout avec un motoriste français. Cela les a réellement intéressés et ils ont essayé de nous soutenir. Mais c'était nettement plus important pour nous de rester privés, sinon nous ne pouvons plus en garder le contrôle.

Ne craignez-vous pas cela puisse nuire à votre image?
Ca fait partie du jeu. Mais dans un sens, c'est justement ce qui rend le projet crédible, et qui donne confiance à nos partenaires, qui savent que je n'ai pas envie de perdre de l'argent ou de ternir mon image. Je vais vraiment essayer de faire le maximum, pour que ce soit également une bonne chose pour eux. Ils savent très bien que j'ai envie d'une équipe qui gagnera, et longtemps.

D'ici combien de temps pensez-vous que Prost Grand Prix sera considéré comme un challenger dans le Championnat du Monde?
Je ne donnerai jamais aucune date, parce qu'on ne peut se baser sur aucun critère pour en parler. Mon souhait est que nous soyons compétitifs le plus vite possible, et être Champion du Monde au plus tôt. Pour le moment je ne sais pas du tout, c'est bien trop tôt. Peut-être que dans deux ou trois mois, je pourrais avoir une opinion, parce qu'il y a certaines choses plutôt positives en instance, et nous serons davantage compétitifs sous peu. Mais vous placez la barre plutôt haute.

Pourquoi ne pas avoir créé une équipe complètement nouvelle?
On l'a envisagé. Mais nous y avons renoncé pour des raisons financières, mais c'était aussi une question de délai. Nous n'aurions jamais été prêts pour 1998. Un groupe comme Peugeot nécessite le "Concorde Agreement", inhérent à la réglementation en Formule 1.

Est-ce que vous essaierez la voiture?
Il ne faut jamais dire jamais. Mais pas de la façon dont je le faisais pour McLaren l'an dernier. Il y a bien assez de travail en matière de management. Si je le faisais, ce serait seulement pour les sensations, le plaisir, et en conduisant vraiment doucement.



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